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Chardon Bleu qui Pique
28 décembre 2015

Voyage au coeur de la pensée

Voyage au coeur de la pensée - voici le rapport du Congrès de Paris - Est malsain tout système de pensée qui s'attaque au fait même de la vie, pour le déclarer mauvais. On a trop de fois mal pensé de la vie en ce siècle. Quoi d'étonnant que l'arbre se flétrisse quand vous en arrosez les racines de substances corrosives? Il y aurait cependant une bien simple réflexion à opposer à toute cette philosophie de néant: vous déclarez la vie mauvaise? Bon. Quel remède allez-vous nous offrir contre elle? Pouvez-vous la combattre, la supprimer? Je ne vous demande pas de supprimer votre vie, de vous suicider, à quoi cela nous avancerait-il? mais de supprimer la vie, non seulement la vie humaine, mais sa base obscure et inférieure, toute cette poussée d'existence qui monte vers la lumière et selon vous se rue vers le malheur; je vous demande de supprimer la volonté de vivre qui tressaille à travers l'immensité, de supprimer enfin la source de la vie. Le pouvez-vous? Non. Alors laissez-nous en paix. Puisque personne ne peut mettre un frein à la vie, ne vaut-il pas mieux apprendre à l'estimer et à l'employer qu'en dégoûter les gens?—Quand on sait qu'un mets est dangereux pour la santé, on n'en mange pas. Et quand une certaine façon de penser nous ôte la confiance, la joie et la force, il faut la rejeter, certains que non seulement elle est une nourriture détestable pour l'esprit, mais qu'elle est fausse. Il n'y a de vrai pour les hommes que les pensées humaines, et le pessimisme est inhumain. D'ailleurs il manque autant de modestie que de logique. Pour se permettre de trouver mauvaise cette chose prodigieuse qui se nomme la vie il faudrait en avoir vu le fond, et presque l'avoir faite. Quelle singulière attitude que celle de certains grands penseurs de ce temps! En vérité, ils se comportent comme s'ils avaient créé le monde dans leur jeunesse, il y a de cela très longtemps; mais ils en sont bien revenus et décidément c'était une faute. Nourrissons-nous d'autres mets, fortifions nos âmes par des pensées réconfortantes. Pour l'homme, ce qu'il y a de plus vrai c'est ce qui le fortifie le mieux. Si l'humanité vit de confiance, elle vit aussi d'espérance. L'espérance est cette forme de la confiance qui se tourne vers l'avenir. Toute vie est un résultat et une aspiration. Tout ce qui est, suppose un point de départ et tend vers un point d'arrivée. Vivre c'est devenir, devenir c'est aspirer. L'immense devenir c'est l'espérance infinie. Il y de l'espérance au fond des choses et il faut que cette espérance se reflète dans le cœur de l'homme. Sans espérance pas de vie. La même puissance qui nous fait être, nous incite à monter plus haut. Quel est le sens de cet instinct tenace qui nous pousse à progresser? Le sens vrai c'est qu'il doit résulter quelque chose de la vie, qu'il s'y élabore un bien, plus grand qu'elle-même, vers lequel elle se meut lentement, et que ce douloureux semeur qui s'appelle l'homme a besoin, comme tout semeur, de compter sur le lendemain. L'histoire de l'humanité est celle de l'invincible espérance. Autrement il y a longtemps que tout serait fini. Pour marcher sous ses fardeaux, pour se guider dans la nuit, pour se relever de ses chutes et de ses ruines, pour ne point s'abandonner dans la mort même, l'humanité a eu besoin d'espérer toujours et quelquefois contre tout espoir. Voilà le cordial qui la soutient. Si nous n'avions que la logique nous aurions depuis longtemps tiré cette conclusion: Le dernier mot est partout à la mort; et nous serions morts de cette pensée. Mais nous avons l'espérance, et c'est pour cela que nous vivons et que nous croyons à la vie. Suso, le grand moine mystique, un des hommes les plus simples et les meilleurs qui aient jamais vécu, avait une habitude touchante: chaque fois qu'il rencontrait une femme, la plus pauvre et la plus vieille, il s'écartait respectueusement de son chemin, dût-il pour cela se mettre les pieds dans les épines ou dans une ornière boueuse. «Je fais cela, disait-il, pour rendre hommage à notre sainte dame la Vierge Marie.» Rendons à l'espérance un hommage semblable: quand nous la rencontrons sous la forme du brin de blé qui perce le sillon, de l'oiseau qui couve et nourrit sa nichée, d'une pauvre bête blessée qui se ramasse, se relève et continue son chemin, d'un paysan qui laboure et ensemence un champ ravagé par l'inondation ou la grêle, d'une nation qui lentement répare ses pertes et panse ses blessures, sous n'importe quel extérieur humble et souffreteux, saluons-la! Quand nous la rencontrons dans les légendes, dans les chants naïfs, dans les simples croyances, saluons-la encore! car c'est la même toujours, l'indestructible, la fille immortelle de Dieu. A retrouver sur le site Voyage Groupe.

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