Pilote d'avion... pendant vingt minutes

Vendredi dernier, 11 heures. Le pilote et moi rejoignons le Cessna qui nous attend tranquillement sur le tarmac de l'aéroclub. Nous sommes à Cannes. J'essaie de garder mon calme. Je commence à me faire à l'idée que dans 10 minutes, je vais opérer un vol... en tant que pilote. Nous faisons le tour de l'avion pour vérifier son bon état. Le plein a été fait, tout est en ordre. Puis vient le moment de se hisser à bord. A l’intérieur, le cockpit semble assez décourageant, avec ses nombreux cadrans et boutons. Mais Greg, mon pilote-instructeur, apaise aussitôt mes craintes : je n'aurai pas à me servir de tous ces boutons. Dès que je suis bien installé, la verrière verrouillée, le casque branché (et contrôlé), nous contactons la tour de contrôle qui nous donne l'autorisation de rouler. Nous joignons l'extrémité de la piste. En avant toute, c'est le moment d'y aller. Le décollage, c'est Greg qui s'en occupera. Je maintiens mes mains sur le manche pour suivre la manoeuvre. L'on met finalement les gaz, l’avion fonce à une petite centaine de km/h, puis le pilote tire tranquillement sur le manche et c'est parti. L’avion quitte enfin la piste. Une sensation inimaginable. C'est le moment le plus renversant, car la proximité du sol qui défile permet de voir la vitesse. Nous prenons presque aussitôt de l’altitude, et la sensation de vitesse finit par passer. Le pilote me confie les commandes. C'est à moi de jouer. Les bourrasques de vent ballottent l'appareil. Je m'adapte à ces cahotements au bout de quelques minutes et me concentre alors sur le pilotage. Je suis sidéré par la simplicité avec laquelle l'appareil se pilote. Le pilotage est intuitif. Nous volons à environ 650 mètres, ce qui permet de jouir de la vue. Le ciel est bleu et la vue est splendide. Seulement, je ne prends pas vraiment le temps de rêver devant la perspective : je suis trop attentif au fait de conserver l'assiette de l'appareil. Soudain, le pilote m'indique que c'est le moment de prendre le chemin du retour. C'était tellement intense que je n'ai pas vu du tout les vingt minutes passer ! Petit coup de stress à la descente, lorsque le paysage se rapproche et que la sensation de vitesse est à nouveau perceptible. L'appareil descend à toute vitesse. Et à peines quelques secondes plus tard, le petit Cessna se retrouve à l'aéroclub. C'est avec un pincement au coeur que je regagne la terre ferme. Cette expérience m'a réellement plu et j'espère bien la revivre d'ici la fin de l'année. Et peut-être, à l'avenir, passer une licence. Pour ceux qui pensent l'épreuve compliquée, la réalité est en fait toute autre : on peut même la décrocher avant de pouvoir passer le permis de conduire. C'est dire à quel point cela peut être facile. Suivez le lien pour en savoir plus sur ce baptême de pilotage avion.